Tout le monde l’appelait Jane ! « Post-scriptum » mais pas ad vitam, elle est morte en souffrance à l’âge de 76 ans. Femme hors du commun qui a su nous bercer dans tous nos sens.
Ses cavalcades de mots à l’accent enchanteur étaient sans filtres, mais toujours remplis de respect. Elle se savait consciente sans y croire à son statut d’icône. Jane Birkin nous a tous bercés au creux de sa petite poitrine qui aujourd’hui ne bat plus. Birkin , notre Jane restera aussi cette merveilleuse chanteuse et comédienne, pas simplement une « ex -fan des sixties »
Je sais, elle me l’avait confié qu'elle adorait notre expression belge : « c’est gai » pour elle tout devait être agréable. C’est Agnès Varda qui te l’avait mis dans l’oreille et tu en avais fait ta phrase fétiche.
Ne reniant rien de sa vie, ni ses peines, ni ses folies. Ses parents qu’elle adorait, son amant de jeunesse Barry avec qui elle aura Kate sa fille sa bataille sa douleur , Gainsbourg sa folie, Charlotte sa fille tant partagée avec son Serge, Jacques Doillon son teen-ager amoureux avec qui elle aura sa Lou, … Jamais, elle ne regrettera jamais son passé.
Les mots de Jane venaient lentement, alors qu’elle pouvait être parfois intarissable , ses mots étaient douceur comme si la peur d’être écouté l’envahissait…
Femme aux mille vies. Femme aux mille visages. Plus conservatrice que l’on ne le croit ta vie restera celle d’une femme engagée qui savait mobiliser son énergie pour défendre beaucoup de causes. Avec ton inoxydable accent british, on aimait tous t’interviewer. A part peut-être parfois l’inconfort de ton chien qui souvent t’accompagnait laissant dans la pièce une odeur de pets qui prenait parfois à la gorge et toi tu faisais semblant de ne rien sentir…
Jamais innocente, comme beaucoup le croient. Finalement tu n’aimais pas griller les feux rouges, mais en revanche être prise par un flash ne te déroutait pas. Tu aimais être aveuglée par les phares de l’intelligence. Tu étais aussi belle habillée qu’à poil.
de t’avoir souvent parlé de Serge, mais je te rappelle que si l’on ne prononçait pas son nom , c’est toi qui le faisais. J’aimais que l’on parle de tes parents. J’aimais que tu me parles de ton frère. J’aimais quand tu disais ‘c’est gai’. Finalement, je crois que je t’aimais vraiment. Je me retrouvais comme toi dans « fuir le bonheur de peur avant qu’il ne se sauve ».
de t'avoir dérangé dans ton sommeil alors que tu étais venue simplement nous dire que tu t’en allais… oh ! Pardon.
Hervé Meillon ( je ne suis pas que vrai je me sens juste)
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