David Hallyday : MEILLEUR ALBUM autobiographie ( éditions : le cherche midi) 20€
David Smet mieux connu sous son nom d’artiste David Hallyday nous a envoyé dans son livre « MEILLEUR ALBUM » une lettre remplie d’honnêteté : « je me suis dévoilé sans filtre ni artifice. » Son hérédité écrasante, il l’a gérée calmement avec une timidité parfois anxieuse.
En résumant l’autobiographie de David Hallyday aux quelques lignes parlant de Jade et Joy serait un peu court … Ce sont les médias qui en font un patacaisse surtout que les petites mignonnes ont été les invitées de nombreuses émissions. Leurs réponses semblent être bien guidées comme d’ailleurs toutes les questions certainement imposées et récurrentes. En fait leurs apparitions ne servent qu’à promouvoir l’expo consacrée à Johnny à Paris. Une expo que David ne veut pas voir: « la ligne rouge séparant la vie publique de l’intime et du sacré me semblait franchie. J’aurais eu l’impression de voir devant moi le butin d’un cambriolage. » dit-il au moment de l’écriture de son livre alors que cette expo n’était visible qu’en Belgique « en vérité, j’aurais bien aimé conserver quelques objets ayant appartenu à mon père, mais, comme on le sait, les choses ne se sont pas passées ainsi. »
Résumer l’histoire de David Hallyday au chapitre sur « l’affaire Hallyday », même si c’était attendu, reste aussi assez limité, car ce n’est pas le but de ce livre . David est comme à son habitude correct donnant son avis sans aucun esprit de vengeance mais simplement en réclamant que justice soit faite : « dans ma famille, n’en déplaise à celles et ceux qui ont voulu changer les règles, l’amour et la dignité ont toujours prévalu… » Comme il le dit, être dans la lumière n’oblige pas au voyeurisme. Cette affaire privée David ne veut pas l’oublier et il ne pardonnera pas. Sans vraiment en vouloir à Johnny, le père d’une famille recomposée, ne pensant pas à les protéger lui et sa sœur Laura, il résume avec une philosophie grinçante cet héritage de cette façon : « je garde de mon père cette leçon qu’il m’a enseignée sans jamais l’exprimer : un, de ne jamais crier avec les loups, deux, toujours se soustraire à la meute. »
David ne parle qu’avec amour en évoquant ses vies multiples. Ses mots sur sa mère et sa famille, grand-mère Néné et tonton Eddy sont d’une belle pudeur. A Sylvie, il dit merci de lui avoir le plus possible permis d’échapper aux feux grisants des projecteurs. Les termes pour son beau-père Tony révèlent
une grande reconnaissance humaine et une immense gratitude. Il est émouvant en écrivant sur sa rencontre et sa vie avec Estelle, la mère de ses filles « Estelle outre sa beauté incontestable, c’est sa discrétion ; elle ne confondait pas la modestie avec la fausse modestie. » David est plus qu’attendrissant avec ses enfants, ses deux filles et son fils : « nous leur avons transmis un amour lucide de la vie, de belles valeurs, une capacité de jugement ... /… » Les larmes nous embuent quand il considère plus que fraternelle sa relation vis-à-vis de Laura sa sœur aimée.
David le musicien, David le parolier confie ses faiblesses avec parfois des périodes sans queue ni tête. La musique est omniprésente tout au long de ce récit de vie. Toutes ses rencontres des plus banales aux plus extraordinaires. Il nous rappelle son passé musical, hélas souvent écrasé par la renommée de Johnny, la star. David, c’est une pudeur hypersensible d’homme, voilà ce qu’il faut retenir de ce talent peu démonstratif. « Quand la première fois que j’ai fait écouter mes maquettes à mon père, il n’en revenait pas. Plus tard, il m’a dit : J’espère que tu ne vas pas t’appeler David Smet ? Tu dois t’appeler Hallyday ! »
De Johnny, il révèle avec force : « …j’ai hérité de son sang, de ses yeux et d’une passion qui nous unira, je le jure, jusqu’à mon dernier souffle. » La spiritualité tibétaine qu’il avoue lui convient tant, David est un homme heureux qui vit pour la justice. « Je porte une croix et un boudha. Je ne suis pas un dévot mais un pratiquant invisible…/… »
Sa sensibilité tout au long de son livre est d’une vraie conviction qu’il porte depuis son enfance.
Hervé Meillon (2024)
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