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‘SANS TRANSITION’ Coucou c'est lui ! CHRISTOPHE DECHAVANNE

Dernière mise à jour : 3 mars

Dechavanne et tout le toutim dans son autobiographie.

Publiée chez Flammarion.


Dechavanne, celui que beaucoup ont surnommé l’arrogant alors que finalement cet homme restera celui qui inventa une nouvelle forme de télé qui emmerdait les pince-culs de la bonne pensée.

Oui, il a été le Roi du pétrole avec toujours dans sa pensée que le cours du baril pouvait s’effondrer !

Dans son livre autobiographique, il explique que par pudeur parfois à la con, il a refusé les ponts d’or honnêtes et parfois malhonnêtes que lui proposaient des gens du pouvoir. Ces terroristes passionnés par le pognon engendré par leur rôles de patron de médias. Jaloux de la notoriété de celui qui soi-disant leur doit tout.  Ouais, Dechavanne est déconcertant, le visuel que l’on a de lui n’a pas grand-chose à voir avec sa pensée profonde. Il aime les gens. Les vrais, pas les bouffeurs de petits fours coureurs de cocktail.

Christophe Dechavanne dévoile ‘Sans transition’ une autobiographie dans laquelle , le zébulon du PAF revient sur les moments forts de sa carrière, comme ses plus gros succès à la télévision ou encore la traversée du désert qu’il a connus.

C’est sûr Dechavanne est un parigot, mais pas tête de veau. Vous savez, ceux qui s’inventent une vague enfance en province ou nous persuadent qu’ils ont des parents ardéchois. Dechavanne ce n’est pas ça, il aime son Paris de naissance, ce gamin de Montmartre qui a grandi rue des Saules face au cimetière de Saint-Vincent où sont enterrées sa mère et sa sœur.

Il reste un Français du peuple. Je crains que les moins de cinquante ans ignorent comment ce passionné a su apporter à ce métier - que j’ai eu et que j'ai encore parfois le bonheur de pratiquer - la vitalité du renouveau. Il a ouvert nos portes au savoir en nous évitant d’apprendre. C’est un mélange de ’wikipédia’ cultivé et de ‘danse des canards’ populaire. Pour moi, c’est ça le talent et c’est extrêmement enrichissant. Il ne faut pas simplement critiquer les intellos brillants, mais sans façon cela requiert de les apprivoiser pour qu’ils deviennent accessibles à tous et il l’a fait et continue à le faire.

Notre homme n’est pas qu’apaisant, parfois fatigant, mais sa qualité c’est qu’il en est conscient. La télé en France est une boite de crabes. Tiens les boites de crabe, dont vous lirez qu’elles font partie intégrante de son enfance, je n’en dis pas plus...

Dechavanne,  se livre, nous livre des confidences, pourquoi ? Avait-il besoin de justifier, de se justifier… en tout cas, par moment elles sont empreintes d’émotions. Il devait avoir besoin de coucher sur le papier son existence. Ce n’est pas un livre de vengeance, de rancœurs que du contraire, c’est sa vie ‘Sans transition’. Parfois, s’échappent des nostalgies surtout lorsqu’il parle de sa ’Muriel’ de mère paradoxale qui n’a jamais su apprendre à aimer, mais qui finalement nous fera pleurer à la fin de sa vie … Cette femme qui n’a jamais voulu être heureuse et je pense que c’est aussi ce qu’est Christophe, ‘pas heureux’. Bon en même temps c’est quoi le bonheur ? les paroles d’une chanson…/…C'est sourire à la vie… C'est d'avoir des amis…Le bonheur de dire oui…C'est vivre ses passions…/…

Christophe a grandi, quoiqu’il a toujours été complexé par sa taille, dans l’idée de ne pas se plaindre. Forcément, ça laisse des traces et des stress. Le sacrifice est lourd.

Maintenant, et ce livre le prouve, il exprime ses émotions. Son père Jean-Pierre dont : « il me reste quelques chouettes souvenirs, mais pas tant que ça… », un père qui s’est suicidé à petit feu par l’alcool à l’âge de 54 ans. Des pages très poignantes et tragiques quand il nous confie les terminus des vies de son père, de sa mère et de sa sœur née de la première union de sa mère.

Émouvant aussi lorsqu’il se laisse aller en écrivant sur Manou, sa grand-mère, amie de Joséphine Baker. Manou, la femme de ses confidences d’adolescent. Manou, sa petite bourgeoise, née en 1900, première femme à obtenir son permis de conduire, mariée deux fois et divorcée, « rare pour l’époque » précise-t-il.

Les lecteurs découvrent un Dechavanne généreux et humain. Putain, que parfois l’image télé est trompeuse. Je ne veux pas entrer dans les anecdotes du livre en vous les dévoilant, car il faut vivre les mots parfois prétentieux et souvent humbles de cet homme qui a su mettre du fer dans ses épinards. Au fil des pages, on découvre un solitaire angoissé aux coups de gueule souvent repentis. Le coriace a de la mémoire et parfois la rancune tenace, mais jamais vengeresse.

Dechavanne l’emballé daltonien déballe dans son autobiographie. À la fois, flic ou voyou à vous de juger son film de vie en noir et blanc ! Le Roi du pétrole a parfois été à côté de ses pompes. Il est l’origine de beaucoup de choses et d’expressions arrivées dans le langage commun. Il aurait été casse ‘coucougnettes’ pour certains.

À vous de lire les secrets de la destinée de Christophe Dechavanne… Les secrets d’une télé sans pitié… les secrets des débuts… les grands prix… les souffrances de l’abandon… les pertes de repère…les excès … ses amours…les trahisons… son rôle de papa… l’argent et ses revers… sa passion pour la radio et cette notoriété qui revient à pas de loup avec l’émission sur FR2 , ‘Quelle époque’, certainement pas simple d’être le n°2 lorsque durant des décennies on a été le n°1.

Christophe a essayé de trouver les mots en toutes circonstances même si certains détails restent absents par retenue. Dechavanne a laissé parler son cœur. Rien ne sert de maudire l’obscurité, allumez plutôt une bougie et sortez couverts.

Hervé Meillon

 




 


 

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